REPORTAGE -


- REPORTAGE
les parcours de vie des UPE2A

(actualisé le )

Pendant plusieurs semaines, notre équipe de journaliste des UPE2A a interrogé les élèves allophones nouvellement arrivés en UPE2A pour recueillir des témoignages, leurs ressentis.
Nous avons fait une enquête inédite auprès des élèves qui viennent de pays différents ; certains viennent du continent africain, d’autres du continent européen. Nous avons rencontré aussi des élèves venant d’Asie et même d’Amérique latine.
Ils nous ont raconté leurs parcours, parfois joyeux mais souvent douloureux et difficiles, parce que ce n’est pas forcement de leur propre volonté de faire un déplacement si brusque. S’installer dans un pays étranger est un vrai changement de vie.

Ce changement nous l’avons trouvé dans le niveau des règles sociales, la langue, l’environnement… Les enfants ressentaient de la tristesse, de la solitude mais surtout la peur. Pour la peur, nous avons noté la crainte des fautes, de ne pas bien faire, la crainte que les camarades se moquent et que les professeurs donnent de mauvaises notes.
Au tout début de l’enquête, les élèves ont eu des difficultés à ressortir leurs émotions, leur vécu, les épreuves auxquelles ils ont dû faire face. Dans l’UPE2A, les élèves allophones se sentent plus rassurés car tous ont la même expérience et le même niveau. Dans cette classe, il y a beaucoup de confiance, d’entraide, de camaraderie et surtout une grande solidarité.

 La première maman n’est finalement pas la bonne. Il y en avait une autre

M. et N. sont des sœurs, voici leurs témoignages :

témoignage :

La chose qui m’a fait le plus mal, c’est de voir ma grand-mère pleurer.

« Je suis née en Angola le trois septembre 2000. C’est ce jour là que mon corps s’est séparé de ma jumelle qui me tenait chaud. J’ai grandi avec ma grand-mère Cicilia et ma sœur. L’absence de ma mère ne m’a pas manqué parce que je croyais que Mama Cicilia était ma mère. Elle nous aimait vraiment, elle nous protégeait, s’occupait de nous comme une vraie maman. J’ai connu ma mère à l’âge de dix ans. Je ne sais pas ce que j’ai ressenti. A onze ans, On nous a annoncé que nous devions rejoindre notre mère. J’ai compris que nous devions quitter l’Angola pour vivre en France. J’ai ressenti ce jour là une grande colère. Pourquoi partir ? Pourquoi quitter Mama Cicilia ? La chose qui m’a fait le plus mal, c’est de voir ma grand-mère pleurer.

L’Angola est un pays d’Afrique de l’Ouest. Il est devenu indépendant en 1975. Il était colonisé par le Portugal.

L’école n’était pas facile

Quand nous sommes arrivées, ma sœur et moi, nous avons habité chez cette nouvelle maman et nous avons connu nos demi-frères. La vie au début n’était pas facile parce qu’on devait apprendre à se connaitre.
L’école n’était pas facile. Alors nous avons formé un groupe solide avec nos amies UPE2A pour nous défendre contre les insultes des autres camarades. On ne comprend pas pourquoi des gens sont méchants comme ça. Nous aimons notre professeur qui nous aide à comprendre le français, les mathématiques, à comprendre la vie ici en France. On l’aime, on la respecte et on écoute ce qu’elle nous dit. On travaille beaucoup pour réussir. Des fois, on veut que des professeurs nous expliquent plus, mais ce n’est pas facile. Nous avons formé avec nos amis comme une famille. J’espère que ça va continuer.  »

Voir en ligne : Qu’est-ce-que l’UPE2A ?

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