REPORTAGE -


- REPORTAGE
les parcours de vie des UPE2A

(actualisé le )

Pendant plusieurs semaines, notre équipe de journaliste des UPE2A a interrogé les élèves allophones nouvellement arrivés en UPE2A pour recueillir des témoignages, leurs ressentis.
Nous avons fait une enquête inédite auprès des élèves qui viennent de pays différents ; certains viennent du continent africain, d’autres du continent européen. Nous avons rencontré aussi des élèves venant d’Asie et même d’Amérique latine.
Ils nous ont raconté leurs parcours, parfois joyeux mais souvent douloureux et difficiles, parce que ce n’est pas forcement de leur propre volonté de faire un déplacement si brusque. S’installer dans un pays étranger est un vrai changement de vie.

Ce changement nous l’avons trouvé dans le niveau des règles sociales, la langue, l’environnement… Les enfants ressentaient de la tristesse, de la solitude mais surtout la peur. Pour la peur, nous avons noté la crainte des fautes, de ne pas bien faire, la crainte que les camarades se moquent et que les professeurs donnent de mauvaises notes.
Au tout début de l’enquête, les élèves ont eu des difficultés à ressortir leurs émotions, leur vécu, les épreuves auxquelles ils ont dû faire face. Dans l’UPE2A, les élèves allophones se sentent plus rassurés car tous ont la même expérience et le même niveau. Dans cette classe, il y a beaucoup de confiance, d’entraide, de camaraderie et surtout une grande solidarité.

 Les réfugiés ne sont pas que des adultes

Traduction de l’équipe du journal UPE2A (2016)

Certains élèves essaient de suivre les cours, ils veulent être comme tout le monde mais des fois c’est difficile. Les histoires qu’ils ont ramenées dans leurs valises sont trop lourdes. « J’espère devenir un jour professeur  » nous dit S.E. qui vient d’un pays en guerre. A qui la faute ? On ne sait pas. Ce qu’on sait, c’est que chaque enfant doit vivre avec le sourire, malgré les difficultés.

Les réfugiés ont traversé, souvent à pied, plusieurs pays.

Certaines histoires sont plus douloureuses que d’autres. Celle de S.E. est une vraie leçon de vie. Elle nous apprend ce que peut être la vraie souffrance.
(Propos traduits par A.A.)

Des villes détruites. Ici Ville de S.E. avant la guerre et pendant la guerre

Journaliste : S.E. pouvez-vous nous raconter comment vous viviez dans votre pays ?
S.E. : J’ai vécu une belle enfance. Mon pays était beau et propre. Puis, il y a eu la guerre, je ne comprenais pas pourquoi ma famille déménageait tout le temps. Après j’ai compris.

Un voyage très long

Journaliste : Parlez-nous de votre voyage.
S.E. : Mes parents ont décidé que je devais « partir  » avec mon frère, j’ai juste compris que nous devions rejoindre la France. C’est trop compliqué.

Arrivée en Grèce des réfugiés

Journaliste : Comment s’est passé votre voyage ?
S.E. : Très difficile, j’avais peur que le bateau coule et qu’on meure tous. Nous étions contents d’arriver en Grèce. Je croyais que c’était fini mais mon frère me dit que nous devons marcher maintenant.
Journaliste : Comment était votre route ?
S.E. : Je ne sais pas combien de kilomètres on a fait, mais c’était long, très long. Il faut marcher des jours et des jours.

Les enfants ont beaucoup souffert de la marche, la peur, la faim et parfois la police qui n’est pas gentille. Les enfants marchent beaucoup. La route est longue.

Journaliste : Où dormiez-vous ?
S.E. : Parfois sous des tentes, parfois dans les rues et parfois dans la forêt. Moi, j’avais très peur des animaux. Moi, j’ai voyagé en été. Des enfants ont voyagé en hiver, ils devaient avoir froid.

Dormir


Parfois la route est dangereuse.

Journaliste : Êtes-vous contente d’être ici ?
S.E. : Oui, mais j’ai peur de ne pas progresser, je fais des efforts en classe mais j’ai peur quand même. Maman, papa et mes sœurs me manquent beaucoup

Voir en ligne : Qu’est-ce-que l’UPE2A ?

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